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L'entrée micro est très simple : c'est un amplificateur inverseur avec juste un petit condensateur en contre réaction pour éliminer les hautes fréquences. Le schéma est le suivant :
Comme pour les autres entrées, on rentre sur un
condensateur chargé de bloquer les tensions continues (des
deux côtés d'ailleurs ! Si l'ampli venait à
claquer, C2 évite qu'un courant continu n'endommage
le micro...), et la sortie principale se fait sur un
potentiomètre de réglage de niveau via un autre
condensateur de liaison.
La sortie est double, comme pour les autres modules : la
deuxième sortie (directe) va vers l'ampli casque.
La différence par rapport aux autres entrées, c'est que le micro est mono, on a donc un seul montage, et le potentiomètre est relié simultanément aux entrées droite et gauche du mélangeur.
Le gain à moyenne fréquence d'un tel montage est Av=-R2/R1.
En pratique, l'impédance d'entrée de l'étage est R1 (soit 1k), et le réseau R1 / C2 va limiter la réponse aux basses fréquences, et C1 / R2 va la limiter aux hautes fréquences.
On peut bien entendu calculer la fonction de transfert à la main et faire un tracé asymptotique. C'est mieux de faire le calcul avec MathPad (voir le fichier) ! Le résultat de la réponse (en dB) de l'étage en fréquence est le suivant :
On voit que la bande passante est un peu réduite. C'est voulu : aux basses fréquences, ça permet d'éliminer le souffle dû à la parole de l'annonceur, et à haute fréquence, ça limite le souffle électronique.
Le gain à moyenne fréquence vaut Av=-R2/R1=150, soit 43,5dB
La fréquence de cassure basse à -3dB vaut 1/2/pi/R1/C2= 16Hz
La fréquence de cassure haute théorique à
-3dB vaut 1/2/pi/R2/C1=32,1kHz.
En pratique, elle est d'environ 20kHz ! La différence
vient des caractéristiques de l'ampli op, qui a un
produit gain-bande
passante de 4MHz (4000kHz). Avec un gain de 150, la bande
passante devient égale à 4000/150=26,7kHz.
La conjonction de ces deux limitations donne une réponse
globale à environ 15kHz.
On note ici l'intérêt de faire une simulation réaliste avec les caractéristiques vraies de l'ampli : un calcul à la main (qui ne tient jamais compte de l'ampli car ça devient vite lourd...) aurait donné une valeur théorique fausse !
A titre indicatif, voilà trois simulations superposées de réponse en fréquence :
* la verte est la courbe précédente (ampli de produit gain / bande égal à 4MHz)
* la rouge est celle obtenue avec un ampli parfait
* la bleue est celle obtenue avec un ampli de produit gain / bande 1MHz (type 741)
Moralité : l'ampli op est quand même assez loin de la perfection clamée dans les livres dès lors qu'on l'utilise à fort gain et haute fréquence. En prime, le choix des hypothèses de calcul doit se faire convenablement sous peine de graves déconvenues (même pour un montage à priori très simple) !